Ayant placé cette semaine sous le signe de la poésie, je persiste et signe avec un grand poète du moyen âge : François Villon, et une œuvre connue jusqu’à nos jours, bien qu’elle soit écrire en vieux français : la Ballade des Dames du temps jadis.
Il est difficile d’écrire sur François Villon (1431 – ?). Si le cours de sa jeunesse est relativement bien connu, d’autres renseignements sont sujets à caution, jusqu’à son propre nom !
Il reste ses œuvres qui, elles, sont clairement identifiées. Même si Ballade des Dames du temps jadis est un titre de Clément Marot lorsqu’il a revu et corrigé les œuvres du poète moyenâgeux, la ballade appartient effectivement au Testament, le chef d’œuvre de Villon.
Cette Ballade nous est connue également parce qu’elle fut mise en musique par Georges Brassens, qui peut donc la placer avec la musique :
Ballade des Dames du temps jadis
Dites-moi où, n’en quel pays,
Est Flora la belle Romaine
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quand bruyt on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?
HéloIse et Abélard :
Où est la très sage Héloïs,
Pour qui châtré fut et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement , où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?
La roine Blanche comme un lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Alix,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu’Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, Vierge souveraine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?
Prince, n’enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d’antan ?
Comme je l’ai annoncé plus tôt, cette ballade fut mise en musique par Georges Brassens, pour ce résultat :
Ce n’est pas si mal la poésie…
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