Et si Steve Jobs avait racheté Microsoft

et-si-steve-jobs-avait-rachete-microsoftEt si… Avouez que c’est un début prometteur qui ouvre la porte à toutes les fictions possibles.

C’est justement le créneau de Libération qui s’amuse à proposer à ses lecteurs de revisiter le passé … pour envisager une toute autre histoire.

Évidemment, avec un thème comme ‘Et si Steve Jobs avait racheté Microsoft‘, je ne pouvais pas passer à côté du plaisir de partager cette fiction avec vous :

L’équipe de Libération a reçu et lu de nombreux scénarios sur ce thème prometteur pour finir par retenir l’histoire d’Oliver Disle.

Et si Steve Jobs avait racheté Microsoft

La vente de Microsoft à Apple fut vite conclue.

Steve Jobs donna rendez-vous à Bill Gates un mercredi soir à The Oasis, le steak house sur El Camino, où ils avaient l’habitude de se retrouver après leurs sessions du Homebrew Computer club. Steve lui avait demandé de venir seul, sans Allen et surtout sans Balmer, qu’il n’appréciait guère.

Steve prit un jus de pomme pétillant Martinelli’s et Bill un verre de lait, pour calmer son ulcère.

Ils paraphèrent et signèrent rapidement le contrat de cession de Microsoft à Apple Computer Inc. pour la somme de 100 millions de dollars. Une misère. Le reste des formalités serait l’affaire des avocats.

— Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? demanda Steve Jobs à Bill Gates

— Oh ça fait longtemps que je rêve de travailler dans l’humanitaire. Cette histoire de virus m’a donné envie d’aider les populations fragiles à se faire vacciner.

— Embrasse Melinda pour moi.

— Je n’y manquerai pas.

— Et pardon pour Windows hein.

— C’est rien. C’est déjà oublié.

Steve remonta dans son cabriolet Mercedes, ouvrit le toit mécanique et mis The Fool on the Hill des Beatles à tue-tête.

But the fool on the hill, Sees the sun going down, And the eyes in his head, See the world spinning round.

Dès le lendemain, avec son fidèle Bertrand Serlet et des spécialistes du langage C, il débarqua au siège de Microsoft pour en découvrir les secrets de fabrique et aussi la tête de ses responsables.

Ayant peu dormi et visiblement inquiets dans leurs chemises blanches en Dralon™, les Microsoft boys essayaient maladroitement de justifier leurs partis pris techniques et leurs choix de programmation. La gorge sèche et les aisselles humides, ils tremblotaient de peur.

C’est l’entretien avec le directeur financier qui fit changer Jobs. Les perspectives de revenu de la licence du système d’exploitation du PC avaient en effet de quoi rendre fou. C’étaient tout simplement des milliards et des milliards de dollars qui tombaient dans la poche, année après année, sans quasiment rien faire.

Alors qu’en faire justement ?

Boire des mojitos en rêvassant le long du Pacifique ou essayer de vraiment changer le monde ?

Pendant que l’hélicoptère le ramenait à l’aéroport pour reprendre son jet privé vers Orange County, lui revint en tête la phrase du grand gourou indien Neem Karoli Baba.

«I don’t want anything. I exist only to serve others.»

Je ne désire rien. Je n’existe que pour servir les autres.

Et comment servir les autres ?

Une idée assez sensationnelle lui vint. Il allait faire des Etats-Unis le premier pays au design parfait. Oui ! Redesigner entièrement une nation. En supprimer toute faute de goût. Créer une société et une population nouvelles éprises de beauté, d’harmonie et de beauté.

Une sorte de rêve de la Renaissance qui s’accomplirait des siècles plus tard.

Pour cela, il fallait se faire élire Président.

Rien de plus simple quand on a quelques moyens et le sens des formules.

Première étape chronologique, devenir gouverneur de Californie.

Steve Jobs fit campagne de façon méthodique.

De Crescent City à San Ysidro, d’Eureka à la Vallée de la Mort, il arpenta le territoire dans tous les sens, prenant la parole dans les diners, les caféterias, les aires d’autoroute, les églises et les malls.

Multipliant les phrases chocs («Nous sommes tous des designers», «Non à la typographie Comic Sans», «A mort le beige»), arrosant tel le barrage Hoover les associations et les charities, labourant l’électorat dans toutes ses composantes, Jobs s’imposa comme un tribun héritier de Theodore Roosevelt. Il remporta une victoire triomphale sur son adversaire républicain.

La désignation à la primaire démocrate fut également sans difficultés.

Les dollars de Microsoft lui permirent de choyer les électeurs et de prodiguer subventions et attentions.

Le 7 novembre 1988, Steve Paul Jobs fut élu 41e Président des Etats-Unis.

Il créa aussitôt une «Taste Police» (Police du goût) dont les membres, vite surnommés les «Teepees» arboraient un splendide uniforme blanc, avec guêtres, ceinturon et gourdin, héritier du manganello mussolinien.

Ils chevauchaient des Camarillo blancs et distribuaient des coups de bâton dès qu’ils repéraient des fautes de goût.

T-shirt avec blague douteuse, voitures couleur bordeaux, coloration de cheveux approximative, nains de jardin, string dépassant du pantalon : tout ce qui constituait une entrave au bon goût était systématiquement réprimé par les Teepees.

Les coupables devaient expier leur faute dans des assemblées publiques, mélange de convention d’alcooliques anonymes et d’autocritique sous Staline.

Le président Jobs fit modifier le dessin et la couleur des panneaux routiers, changer les manuels scolaires pour y adjoindre un apprentissage de la typographie.

Air Force One fut peint en blanc. Les constructeurs automobiles furent forcés de ne produire que des voitures blanches.

L’affichage publicitaire fut interdit, comme à São Paulo au Brésil.

Sur le plan international, Steve Jobs fit publier la doctrine Jobs sur le modèle de celle du président Monroe, autorisant les Etats-Unis à intervenir militairement contre tout pays qui ne respecterait pas les règles les plus élémentaires du design.

Il fit construire une statue monumentale de Max Miedinger, l’inventeur de la fonte Helvetica qu’il voulut installer à la place de celle du général Grant devant le Capitole. Mais devant les protestations, il fit marche arrière et se contenta du jardin de la Maison Blanche à la place de la roseraie de Jackie Kennedy.

C’est un décorateur de planches de surf qui commit l’attentat sur le président Jobs. Alors qu’il inspectait le nouveau mobilier urbain du front de mer de La Jolla (Californie), Steve Singer lui écrasa sa ponceuse polisseuse 1 200 W sur la tête aux cris de «Vive le design libre !»

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Bravo à lui, l’histoire est effectivement assez originale ! 🙂

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